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Le lundi 25 février, Antoine Marie Graziani est intervenu à l'Espace Diamant à Ajaccio pour présenter son livre sur Les correspondances de Pascal Paoli. Il s'agit du volume VII, édition critique établie par Graziani qui est également le traducteur et par Carlo Bitossi. Ces correspondances concernent la période 1764 - 1765. Les troupes de Louis XV débarquèrent en Corse durant cette période à partir de 1764 pour occuper les présides de la côte, Bastia, Ajaccio, Calvi, Saint Florent, Algajola avec sept bataillons répartis dans ces places littorales. Cette arrivée faisait suite au traité signé par la France et Gênes le 7 août 1764 à Compiègne. Paoli et son gouvernement comptaient sur les effets de manches des Anglais qui avaient menacé d'intervenir dans l'île en cas d'occupation française. Après la fin de la guerre de sept ans, en février 1763, les rapports de force sont favorables à l'Angleterre qui s'impose comme la grande puissance dominante en Europe: à travers la signature du traité de Paris, elle affirme sa puissance maritime et agrandit son empire colonial. Seules l'Angleterre et la France paraissent à même d'intervenir en Méditerranée, particulièrement dans les lieux où leurs ambitions s'affrontent. En réalité dans le cabinet britannique deux politiques s'affrontent au cours de la période et l'une d'elle seulement donne un intérêt à la possession ou au contrôle de la Corse. Alors que Paoli est convaincu que l'Angleterre ne permettra pas le débarquement de troupes françaises en Corse. Or, en dépit de l'envoi de quelques émissaires secrets et d'une certaine sympathie dans l'opinion publique anglaise mobilisée plus tard notamment par James Boswell, les anglais ne s'engageront jamais militairement pour la défense de la Liberté des corses.